Pharmacopée

 

-La Materia Medica :
Les substances médicinales sont répertoriées suivant leur nature, leur saveur, leur forme, leur texture, leur propriété quand elles sont crues, leur propriété quand elles sont préparées (cuites à la vapeur, grillées au miel, torréfiées, fermentées…) leur propriété quand elles sont associées à d’autres substances médicinales ou alimentaires. En effet, crues ou préparées, leur action change. Exemple, la rhubarbe chinoise crue va traiter la constipation (sur un terrain d'excès de chaleur qui assèche les selles) et la rhubarbe cuite à la vapeur va traiter la diarrhée (sur ce même terrain mais avec une chaleur humidité qui liquéfie les selles). De plus, seules ou associées, leur action change aussi, une plante peut modérer ou renforcer l'action d'une autre, ou même changer son tropisme...

En MTC, on préfère des formules de plusieurs plantes associées entre elles pour corriger tous les désordres pathologiques en même temps, qui sont de près ou de loin liés au symptôme motivant la consultation. Ces associations de plantes portent chacune un nom et les plantes les constituant ne sont pas ensemble par hasard, elles sont complémentaires et dépendantes les unes des autres et sont connues depuis des milliers d'années pour agir en synergie avec des dosages précis et des modes de préparation singuliers.

L'ouvrage de référence est le Shāng Hán Zá Bìng Lùn 伤寒杂病论 (Traité des lésions du froid et de maladies diverses) : il fut écrit par Zhāng Zhòng Jǐng 张仲景 (150-219 ). Il est à la base du diagnostic par la différenciation des syndromes. Ces formules de plusieurs plantes combinées renforcent les capacités naturelles du corps à se maintenir en santé car elles traitent ET le symptôme gênant ET tout le tableau clinique qui lui est associé. Il y a donc toujours une action préventive et curative à la fois, qui a été testé et approuvé depuis des siècles.

La richesse de la pharmacopée chinoise vient de sa subtilité, c'est à dire qu'une plante ne traite pas des symptômes mais est elle choisie après que toutes les manifestations cliniques du patient aient été étudié, il n'y a donc pas d'idée préconçue quant au choix de la plante et donc pas de possibilité d'automédication. D'autant plus qu'une plante voit son action se transformer si elle est associée à d'autres plantes, si l'on change sa posologie, ou si on la consomme crue ou préparée (bouillie, grillée à sec, cuite sous les centres...).

-La consultation :
A l'issue d'un interrogatoire très long et précis, d'un travail palpatoire et d'une observation attentive du teint, des phanères, de la peau, de la langue, des yeux et du pouls, la famille de plantes qui correspond à votre tableau clinique est identifiée.